installation in situ
Dans le cadre de sa programmation spéciale soulignant les 50 ans de l’École d’art, la Galerie des arts visuels est heureuse d’accueillir Delphine Hébert-Marcoux. Elle nous propose ici un projet conçu en formule laboratoire lui permettant un espace et un temps d’expérimentation. Ce travail in situ, complètement conçu sur place, témoigne d’une lecture savante du lieu de la galerie, lieu bien connu de l’artiste qui avait notamment participé à l’événement LAB1, en 2015.
L’autre côté s’inscrit en continuité avec la recherche récente de l’artiste cherchant à configurer un lieu perméable à l’espace réel, ici celui de la galerie, et à lui faire écho. Les vidéos projetées, vidéos de l’espace lui-même ou d’actions filmées, s’actualisent dans l’espace en simultanéité avec notre propre expérience du lieu. La rencontre de multiples temporalités dans l’œuvre concrétise notre rapport au direct, au présent, à la présence. Un grand miroir agit ici comme pièce maîtresse, nous renvoyant notre image et celle soudainement magnifiée de l’espace. Puis des projections vidéographiques du lieu lui-même proposent une autre mise en abîme, permettant une rencontre riche et singulière avec l’espace de la galerie. Notre expérience de l’immédiateté rencontre de multiples reflets de cet espace sublimé, reflets parfois antérieurs à notre présence ou en simultanéité avec elle. L’artiste met ainsi en place une véritable chorégraphie dont la galerie devient le principal protagoniste. Étrange revirement où l’espace de mise en vue devient œuvre et où notre expérience du lieu est radicalement transgressée.
Delphine Hébert-Marcoux est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques (2015) et termine actuellement une maîtrise en arts visuels, à l’École d’art de l’Université Laval. Son travail en installation vidéo a été présenté dans différents contextes de recherche, de résidences et d’expositions dont l’exposition satellite double/doubles de la programmation du 20e Mois Multi (2019) et le projet solo Un autre bâtiment, à La Chambre Blanche (2019). Ses recherches l’ont menée à Nice dans le cadre d’un échange/résidence en art sonore à l’École nationale supérieure d’art de la Villa Arson (2014). Elle a également eu l’occasion de participer au projet Cité Audio, un parcours sonore géolocalisé réalisé en collaboration avec le Musée national des Beaux-Arts du Québec et l’Université Laval (2013), ainsi qu’à la résidence intensive LAB1 initiée par la Galerie des arts visuels (2015). Delphine Hébert-Marcoux s’est vu décerner le prix Garde-Fou de Folie/Culture et le prix La Chambre Blanche à l’issue de ses études de 1er cycle, et la Bourse Première Ovation – arts numériques pour son projet Un autre bâtiment, en 2021. Récipiendaire de la bourse René-Richard de maîtrise en centre d’artistes, elle fut accueillie dans les laboratoires de La Chambre blanche, de 2017 à 2019. Le projet L’autre côté est soutenu par la bourse Première Ovation arts-multi 2021.
Crédit photo: Jonathan Cantin-Demers