Vernissage: le jeudi 16 janvier à 17h - performance de Marie-Félix Collette à 17h30 lors du vernissage
Banc d’essai regroupe chaque année les œuvres de jeunes artistes en 2e année au baccalauréat en arts visuels de l’École d’art. La Galerie des arts visuels poursuit ainsi un volet important de son mandat, le soutien de la relève. Pour cette 15e édition, l’exposition regroupe les œuvres de Marie-Félix Collette, de Mathieu P. Lapierre et de Danielle Cormier. Ils partagent un même intérêt pour l’objet comme trace du processus créatif.
Les performances de Marie-Félix Collette sont traversées par les thèmes de la précarité et du déséquilibre. Bien plus que de simples traces de ses actions, les objets qu’elle nous propose en sont l’écho et le prolongement. La performance présentée lors du vernissage s’inscrit dans la suite d’actions récentes où l’artiste nous partage un certain mal-être qu’elle tente d’apprivoiser. Une recherche de stabilité dans un monde qu’elle considère chaotique. Le contraste qu’elle introduit, en proposant une esthétique ludique et colorée, est porteur de sens, et c’est dans cet écart que se loge son langage poétique.
Mathieu P. Lapierre crée de manière incessante des objets tout à la fois futiles et nécessaires. Sa soif intarissable de produire et d’assembler donne lieu à un bricolage débridé. De toutes évidences, le processus prime sur le résultat, le temps du faire devenant le but ultime, comme un état où il souhaite demeurer. La réutilisation de débris et de fragments est privilégiée en toute cohérence avec cette posture. Une projection vidéo, apparemment sans fin, diffuse en galerie ces moments précieux passés dans l’atelier et nous rend complice de multiples manipulations et constructions dérisoires.
Par le biais du moulage, Danielle Cormier explore quant à elle des formes et des textures issues d’éléments naturels. Ses objets ont valeur d’empreintes, de traces. Le désir de figer ces matières vivantes, pour un temps, est paradoxalement porté par une fascination profonde pour leurs formes en constante transformation. Parfois, les traces, d’écorces et de branches, sont contrôlées. Parfois, le processus introduit des altérations et elles surgissent comme autant de surprises et de découvertes. Entre ce que l’on crée et ce qui se crée, l’artiste met en lumière la fébrilité, la mouvance et la fragilité du réel.
Cette année encore, la Galerie des arts visuels est heureuse de s’associer au Fonds Grant Mathieu afin d’octroyer une bourse de production aux étudiant.e.s participant à Banc d’essai. Cette collaboration nous permet de répondre au souhait exprimé par cet artiste de Québec, avant son décès, de créer un fonds dédié au soutien de jeunes artistes en arts visuels à Québec. Nous tenons à remercier chaleureusement ses représentantes.