20 décembre 2024
12 juin 2007
M. Jean-Philippe Roy a reçu lors de la collation des grades du 17 juin dernier la Médaille de la Gouverneure générale du Canada pour l’année 2006-2007.
Le doyen de la Faculté des études supérieures M. Marc Pelchat ainsi que le doyen de la Faculté d’aménagement, d’architecture et des arts visuels M. Richard Pleau, félicitent les efforts et l’excellence des résultats académiques de M. Roy et tiennent aussi à remercier monsieur David Naylor, son directeur de recherche pour la contribution et l’encadrement de ce dernier.
M. Jean-Philippe Roy décrit sa démarche comme suit : « J’aimerais que de ce texte transparaisse la même attitude que celle adoptée vis-à-vis mon travail d’atelier, à savoir une ouverture face à ce qui va naître de la mise en forme de la matière, soit la mise en forme de la pensée par l’écriture. Bien que cette réflexion sur la sculpture provienne de mon expérience concrète de la création, un mot pourtant aura suffi à lancer son activité : le paysage.
À l’origine, donc, une intuition. Utiliser le paysage comme figure de comparaison en vue d’analyser une œuvre installative où la sculpture est au cœur de toutes investigations. Par l’écriture, il aura fallu arpenter le mot pour en prendre le juste mesure, remonter sa généalogie jusqu’à obtenir un point de vue sur l’étendue de sa signification et les possibilités interprétatives qui l’enracinent à la langue. À la manière d’un paysan auscultant la terre, il aura fallu chercher dans les signes, une cause et un sens au paysage; suivre les chemins qui le lient à d’autres mots, d’autres images, pour finalement découvrir le pays qui le borde et marque sa limite conceptuelle d’autres pays. Dans ce lent processus d’imprégnation, où la phrase est l’horizon qui les collige, les mots m’auront révélé ce que je n’ai jamais su identifier au sein de mon expérience de la sculpture et qui me semblait pourtant en constituer l’essentiel : la distance. Espace compris entre moi et les choses, la distance est cette disparité insurmontable de la connaissance mais, aussi, la marque de mon appartenance au monde.
Autour de cette notion fondamentale, j’ai également trouvé des textes, des auteurs, des artistes, des philosophes et une attitude similaire. Celle-là même qui, enfant, a façonné au travers de dessins mon approche de la création; une manière de penser la réalité dans l’action, de la formuler au plus vif de mon actualité.
Le paysage opaque est le titre de l’installation qui fait l’objet du présent texte. C’est une œuvre évolutive déjà présentée en 2005 à la galerie R3 à Trois-Rivières. Dans le contexte de ce mémoire, elle a été présentée en 2006, dans la grande Galerie de l’ŒIL de Poisson, à Québec. C’est une œuvre, à l’image de l’attitude dépeinte ici, faite d’aller-retour entre la théorie et la création ».