20 décembre 2024
26 janvier 2017
Article paru dans le journal Le Fil le 26 janvier 2017 par Brigitte Trudel
La bourse Suzie-Houde offrira à trois lauréates un an de loyer aux Ateliers du réacteur pour faire rayonner la création au féminin
«Ne mettez pas l’accent sur moi, mais plutôt sur mon projet, d’accord?, demande avec réserve la mécène Suzie Houde au moment de lancer la bourse qui porte son nom. Je le fais avec tellement de plaisir!» Son parcours mérite toutefois qu’on s’y attarde un peu. C’est de lui qu’elle a tiré l’idée d’offrir à une diplômée par année, et ce, durant trois ans un espace de création de 255 pieds carrés aux Ateliers du réacteur.
Formée en administration et en marketing à l’Université Laval, Suzie Houde a décidé, après une carrière dans le milieu des affaires, d’effectuer un retour aux études dans un programme qui l’attirait depuis longtemps. L’étudiante à temps plein se trouve désormais à mi-chemin d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques. «C’est en fréquentant mes collègues de classe que j’ai pris le pouls des besoins réels de la relève en arts, explique Suzie Houde. Il m’a semblé que de ne pas bénéficier d’un endroit disponible et sécuritaire où produire, dans un lieu fréquenté par d’autres artistes, entre la sortie de l’école et le début du parcours professionnel, comptait parmi les plus grandes difficultés.»
Plutôt que de donner une somme d’argent, la mécène cherche, avec son don, à offrir une rampe de lancement qui favorise l’action. En outre, son aide présentera aussi un avantage financier puisqu’elle sera accompagnée d’un montant de 2 500$ du programme Première Ovation – Arts visuels, arts médiatiques et métiers d’art.
Cela dit, pour Suzie Houde, réserver sa bourse aux jeunes femmes était un choix orienté dès le départ. «Il existe dans le milieu un préjugé, bien documenté, à l’endroit des artistes féminines, déplore-t-elle. Celles-ci ont droit à une visibilité et à un accès au marché beaucoup plus restreints que ceux des hommes. Cette différence défavorable se remarque tant dans les galeries commerciales que dans les institutions. Si je peux faire ma petite part pour renverser cette tendance…»
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