Jusqu'au 15 février 2025
Centre Alyne-LeBel
Du 1er au 19 février 2023
Espace 400e, 100 Quai Saint-André, Québec
Commissaire: Émile Beauchemin
Du 1er au 19 février 2023
Vernissage le 1er février à 17h
Lieu: Espace 400e, 100 Quai Saint-André, Québec
L’en deçà, 2021
Par l’écoute attentive de la biophonie et de la géophonie, ainsi que par l’observation d’écosystèmes variés, le travail de Catherine Béchard et de Sabin Hudon ouvre des espaces d’attentions sur ce qui échappe à notre perception immédiate du monde. Leur recherche s’attarde au Phonocène qui se définit comme étant « L’ère du son, l’ère où l’on entend les bruits de la terre, l’ère qui nous relie aux puissances du monde ». Cette notion mise de l’avant par la théoricienne américaine Donna Haraway pour qualifier notre époque, propose au moyen de l’écoute une observation politique et poétique qui multiplie les récits en attirant notre attention sur les dimensions variées de nos territoires habités par les humains et les non-humains.
L’en deçà est une sculpture sonore aux qualités architecturales qui invite à une expérience d’écoute au sein de son espace résonnant. C’est en auscultant l’étendue comprise entre Sept-Îles et Kegaska, sur la Côte-Nord que furent enregistrés les sons telluriques et marins au cœur de cette œuvre. À l’aide d’hydrophones, soit des microphones pouvant enregistrer sous l’eau, ainsi que de géophones, des capteurs sismiques spécialement conçus par les artistes pour capter les vibrations du sol, ils ont révélé les paysages sonores singuliers de cette région. Diffusée par l’intermédiaire des transducteurs fixés sur les parois de la sculpture, la composition qui résulte de ces enregistrements sonores permet d’entendre une polyphonie complexe, à partir de laquelle les lieux se révèlent de manière inattendue et sous différents angles.
https://moismulti.org/programmation/len-deca/
Le fleuve I et II, 50° 11′ 53,8″ N., 66° 4′ 10″ O., 2021-2022
Les images des vidéos Le fleuve I et Le fleuve II furent tournées à la Pointe de Moisie, à proximité de Sept-Îles, là où le fleuve Saint-Laurent rencontre la mer. Ces œuvres évoquent l’idée du voyage qui traverse des lieux et des événements dans une quête sensible du monde. Béchard Hudon explore la limite incertaine entre le réel, l’illusion et l’imaginaire, où il est entre autre question du temps et de son écoulement ainsi que de l’interprétation que nous en faisons. Cette composition visuelle hypnotique engage le corps dans une succession régulière ou irrégulière des vibrations internes et externes du Saint-Laurent. Le flux et le reflux continus des vagues constitués d’un nombre infini d’ondulations qui se rassemblent ou se dispersent, invitent à une expérience sensorielle qui nous absorbe dans un brouillage temporel. Ce paysage marin est en relation étroite avec la composition sonore de L’en deçà où l’on entend les voix singulières de ce cette matière fluviale. Les artistes souhaitent mettre en œuvre plusieurs modes d’attention sur la combinaison diversifiée des formes de vie qui peuplent les mouvements internes de ces systèmes naturels et engager une réflexion sur les liens que nous entretenons avec les autres espèces du vivant.