Le Soleil | Jocelyn Robert: les fragments révélateurs

Article paru dans le Soleil le 13 mai 2018 par Josianne Desloges


Des portraits, des objets, des lieux. Pour Jocelyn Robert, il s’agissait de trois grands buts à saisir en image, en accumulant les couches, les décalages et les transparences. L’artiste peaufine ses apparitions et constructions évanescentes depuis 1994, mais poursuit avec enthousiasme ses explorations.

Les portraits ont surgi en premier, à partir d’une observation après une séance de photo à l’Université Laval, où Jocelyn Robert a dirigé l’École des arts visuels de 2012 à 2017. Tous les gens présents s’accordaient pour dire qu’une des photos était celle qu’il fallait choisir pour être «la» photo officielle du professeur. Mais pourquoi ?

«Automoiré no 6», 2018 – Image fournie par la galerie Michel Guimont

Pris dans un cul-de-sac créatif lors d’une résidence à Berlin, Jocelyn Robert, se souvenant de la scène, décide de faire une recherche dans Google à partir de cette photographie de lui-même. Tout un pan de l’imagerie de l’histoire de l’art lui répond. Le moteur de recherche associait son portrait à ceux des maîtres anciens. Il décide de jumeler sa photo à un tableau, puis démultiplie les images, les décale et les superpose jusqu’à ce qu’un personnage à la croisée de époques et des genres, énigmatique et ambigu, apparaisse.

«Dans ma logique à moi, il fallait ensuite faire des lieux. Mais chaque fois que j’essayais, c’était soit incomplet soit des bouillies. À force de travailler les portraits, un moment donné il y a une nouvelle personnalité qui émerge, mais avec les lieux c’était tout le temps dissous.»

{…}

Lire l’article complet : Jocelyn Robert: les fragments révélateurs