Cacher, embusquer, survenir : pourquoi un « art furtif » ?


 

local 3153 (salle de critique)

Dans le cadre de son programme de conférences Espaces publics et mobilité, la Galerie des arts visuels reçoit l’historien et critique d’art Patrice Loubier.

« Sous la forme de marquages et d’interventions de nature très diverse, nombre de productions artistiques s’infiltrent aujourd’hui de manière subreptice dans l’espace public, dissimulant leur statut d’œuvres à l’observateur incident auquel elles se destinent. Ce procédé, que l’on qualifiera ici de « furtif », se caractérise par un apparent paradoxe : se passer délibérément de la visibilité conférée par la mise en exposition pour tenter d’atteindre de façon plus directe le spectateur, en le surprenant au coeur de ses activités journalières. Si le désir de prodiguer à ce spectateur impromptu une expérience avivée a longtemps caractérisé le discours de l’intervention furtive, on assiste plus récemment à une mise en lumière nouvelle de son rôle : celui-ci se voit promu à un usage actif des oeuvres, voire devient à son tour auteur d’interventions dans des formes contemporaines de socialité ou de loisir tels le passelivres ou le shopdropping. Se profile ainsi un passage de relais de l’artiste au citoyen, qui voit s’élargir le champ de la furtivité au-delà du seul monde de l’art. »

Patrice Loubier est professeur au Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal depuis 2009. Il a signé de nombreux textes dans des périodiques, des ouvrages collectifs et des catalogues d’exposition. Avec Anne-Marie Ninacs, il est à l’origine des Commensaux, programmation spéciale du Centre des arts actuels Skol (Montréal) en 2000-2001. À titre de commissaire, il a contribué à des évènements tels la Manif d’art 3 (Québec, 2005), Espace mobile (VOX, Montréal, 2008), Entre des fragments de choses, d’espace et de temps, exposition-bilan sur le travail de Martin Désilets (Maison des arts de Laval, 2012) et Mario Côté. Tables d’écoute (Galerie Trois Points, Montréal, 2013).

Peinture au pochoir, rue Saint-Jean-Baptise, Montréal, mars 2012


Ce programme de conférences est présenté grâce au soutien du Conseil des arts du Canada
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